Manager, entendez‑vous vraiment ce que vos équipes veulent dire ?
Ils ne disent rien. Mais vous sentez bien qu'il se passe quelque chose. Un silence un peu plus lourd. Une caméra coupée en Visio. Un “non, tout va bien” un peu trop rapide.
Et parfois, ils disent des choses - mais pas celles qu'il faut entendre. Des remarques légères, des soupirs, une blague sur un client “compliqué” qui cache en réalité un manque de moyens, une fatigue, ou un doute sur une consigne.
Ces signaux, si on sait les écouter, disent souvent plus que n'importe quel Reporting. Je viens du terrain, et je l'ai vu des dizaines de fois : les collaborateurs parlent, mais pas toujours de ce qu'ils veulent dire. Le vrai message n'est pas dans les mots, mais derrière eux.
🎯 Le vrai enjeu : savoir écouter ce qui se cache derrière ce qui se dit
La plupart des managers ne manquent ni de bienveillance ni de volonté. Mais ils n'ont jamais appris à écouter vraiment. Écouter, ce n'est pas simplement se taire pendant que l'autre parle. C'est capter ce qui se joue entre les lignes, dans les silences, les hésitations, le ton, les choix de mots.
Ignorer ces signaux, ce n'est pas seulement piloter à l'aveugle. C'est aussi démotiver, frustrer et perdre en crédibilité. Parce qu'une parole qu'on n'écoute pas finit toujours par s'exprimer autrement : par de la résistance, de la lassitude ou du départ.
💡 CLeRE comme boussole pour écouter autrement
Conscience – Observer ce qui se dit, mais surtout ce qui se joue. Les micro‑silences, les gestes, les soupirs sont des messages.
Liberté – Créer un climat où chacun peut parler sans peur d'être jugé.
Expressivité – Accueillir les émotions avant de chercher les causes.
Réciprocité – Répondre à la parole par de la parole : un feedback sincère, pas un silence embarrassé.
Exactitude – Reformuler, valider, clarifier : “Si je comprends bien, tu veux dire que… ?”
3 pratiques simples pour écouter ce qui ne se dit pas
1️⃣ Le tour de parole “ressenti” En fin de réunion, demandez : “Comment vous ressortez de ce point ?” Pas de chiffre, pas de jugement : juste du ressenti.
2️⃣ La question miroir Remplacez “Tu n'as rien à ajouter ?” par “Qu'est‑ce que je n'ai pas vu, selon toi ?”. C'est une invitation à la confiance, une valorisation de la contribution des collaborateurs
3️⃣ Le feedback différé Certains n'osent pas parler à chaud. Envoyez un message plus tard : “J'ai senti une réserve, tu veux qu'on en reparle ?” Souvent, une parole différée vaut mieux qu'un silence persistant.
En conclusion
Un bon manager n'écoute pas plus : il écoute mieux. Il entend les mots, mais aussi les émotions et les besoins qui s'y glissent. Il sait que derrière chaque soupir, il y a un message - et que ce qu'on n'entend pas finit toujours par s'exprimer ailleurs.